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Pour commencer, cette chronique provient de FNlutte et plus précisement de Vingtras.
Il nous partage ses divers "aventures" de ses débuts dans un séminaire de lutte jusqu'à son premier match pro au fin fond du Michigan. Tous les 2/3 mois environ, ce Français qui a quitté nos terres pour les USA et "profité" au mieux de sa passion, poste une nouvelle chronique sur son aventure.

C'est un vrai régal à lire que je ne peux que vous conseillez.



Vingtras a écrit:

The Road to become Der Ubermensch – Day One : Seminar with The American Wolves




Ce titre un brin putassier me permet d'introduire un possible concept. Pensant que le charme attribué à l'image du guerrier errant supplante tout, j'ai décidé d'en faire de même. Malheureusement, il n'y a guère plus de dragons à occire et tous les moulins ont émigrés en Hollande. Quant à sillonner les routes en quêtes de Dojo à défier, cela requiert un niveau considérable. Et plus indispensable et plus triste encore, des ressources conséquentes. Or, errer non sans avec un baluchon mais avec un chéquier n'a plus rien d'une errance.

Toujours est-il que l'anachronisme est ma principale qualité. En conséquence, j'essaye donc de fréquenter différents lieux afin de perfectionner ce que j'ai commencé et ce qui nous rassemble tous ici (pour mieux nous diviser ensuite) ; la lutte. Pour perfectionner ce que je considère comme « art » presque martial, il convient de rencontrer des styles différents. Ceci afin de ne jamais rester dans une maîtrise « facile » mais de toujours rester « étudiant ».

Je ne développerai pas davantage cela. Non pas parce que cela ne me passionne pas mais parce que le sujet de ce texte n'est pas mon non moins passionnant minois. Mais bel et bien le séminaire.

Commençons par une précision. Beaucoup pensent que l'atout du fan de lutte est qu'en aimant un domaine « underground », il se différencie significativement des autres. Il est pensé que cela fortifie l'ego. Ce qui est affligeant. Il n'y a rien de plus immature que le désir d'originalité totale. Mais il n'en est rien. Le réel intérêt d'être fan de lutte est qu'il est bien plus aisé d'avoir un contact non superficiel avec des personnes renommées que dans un domaine populaire. En effet, le fan de lutte étant peu nombreux, la star de lutte a plus aisément du temps à consacrer. On a vu HBK gérer une école ou Daniel(son) faire des séminaires. A ce qu'il paraît, même les géants de la Dragon Gate en ont fait du temps de la DG USA.

Voilà pourquoi pour qui cherche, il n'est pas malaisé de rencontrer des grands lutteurs lors de séminaires. Ceci ne sont jamais en France (bien que des écoles y réfléchissent) mais en UK, on a du beau monde. L'île a accueilli par le passé Jay Lethal, Colt Cabana et cette année les American Wolves : Eddie Edwards et Davey Richards. Rappelons que ceux-ci ont touché le sommet de la ROH (World Champ, Tag Champs) et d'autres feds (Davey PWG Champ). D'ailleurs, pour ceux qui ne suivaient pas l'indy à ce moment-là ; Davey a eu tout autant de détracteurs que de fans qui le qualifiaient comme le meilleur au monde. Quoiqu'il en soit, les deux sont maintenant au top de la TNA car ils sont Tag Champs. Inutile de dire que pour certains fans de l'indy, il était difficile de ne pas être excités en pensant à ce stage.

Venons-en maintenant à l'essentiel ; le contenu (l'aspect financier ou technique sera en dernier). Il est toutefois à garder à l'esprit que je vais m'atteler à décrire le stage de 5 jours de Niveau avancé. N'ayant pas participé à la semaine Niveau débutant (étais-ce de l'arrogance ? L'avenir très proche vous le dira).

Comme la majorité des séminaires de lutte, le premier matin consiste en des exercices physiques pour entailler la machine. Sautée la phase des présentations pour rentrer dans la douleur. On est comme ça (d'ailleurs, Eddie a du penser que j'avais une dent, voire même deux contre lui parce que ma mauvaise vue m'a contraint à le fixer pour tenter de le reconnaître, n'ayant pas eu de présentation pour vérifier). De mémoire, cela devait être 220 pompes, 220 squats, 200 sit-ups sans temps de pause. Puis il a fallut faire les exercices en courant dans le ring. A ce moment, rien de folichon techniquement (ce qui est normal). Toutefois, malgré la banalité des exercices, on s'aperçoit que Davey dirige tout. Il dicte les exercices et énonce le retour. Eddie est au contraire très en retrait (il était raisonnable de supposer possible à ce moment un désintérêt de sa part).

Mais bientôt viens le moment qui me fait tomber en pâmoison devant Davey. Celui-ci nous énonce qu'on va faire du chain-wrestling. Ventre-saint-gris, j'aime cela comme les lèvres d'une femme goût framboise. Venant d'un gaillard dont j'ai toujours admiré la fluidité des transitions, je ne peux que boire ses paroles. Il nous apprend alors des choses qui ne sont pas flashy (pas bondissantes ou incroyables) mais des transitions dont certaines font parties de ses plus cools. A ce moment, nous saisissons qu'il sera généreux dans le stage. La vitesse de ses reverses est l'un de ses points forts. Tandis que certains se seraient concentrés sur des basiques, il partage son talent. C'est ainsi que Davey nous montrera des reverses très esthétiques pour placer le Ankle Lock de … et ben de partout en fait. Ventre-saint-gris derechef! C'est ainsi que se passera la moitié du stage à apprendre des chains et à perfectionner le strike. Davey ne voulant pas faire apprendre de moves car il veut former « des professionnels ». Et un vrai lutteur a des bases parfaites. Il sera donc appris une dizaine de mouvements de chains et quelques pins originaux (dont un j'allais jusqu'à même ignorer l'existence …). Ces transitions ne sont pas bonnes qu'en début du match (on considère que le mat est le commencement du match). Effectivement, porter un Ankle Lock peut se faire dans une phase de fin de match et celles qu'il a enseigné étant très rapides et surprenantes, cela peut se placer n'importe quand (car cela ne cassera pas le rythme en raison de sa vitesse et de sa facilité d'introduction). Finalement, c'est plus au lutteur de décider si cela rentre dans son style ou non. A lui de voir si une fois le match lancée, il veut avoir des transitions variées ou s'il préfère des suites de moves en se concentrant sur d'autres choses. Aucune vision n'est la bonne. Elles sont ce qu'elles sont. Des visions, rien de plus.


Lors de la seconde moitié, il sera mis l'accent sur le heat (phase de domination du heel) et les Tags Teams (avec les retours réussis et avortés). Tout cela se faisant généralement dans l'improvisation la plus totale. Exercice extrêmement ardu pour qui n'y est pas rompu (et je parle pour moi) mais réellement indispensable. Notamment pour obtenir le calme et la sérénité permettant « de se voir dans le match ». En effet, il est dit qu'un bon catcheur arrive à se détacher de ce qu'il fait pour se voir en « spectateur » et donc fonctionner avec le public (que ce soit en heel en face). Pour le heat, nul ne contestera son importance (d'autant plus que c'est la moitié du match dans son « archétype »). Mais peut-être que certains diront que les matchs Tag Teams ne sont pas passionnants. Je ne sais pour le spectateur. En revanche, ce qui est certain, ce que l'implication est totalement différente d'un match solo. Pour un lutteur, le match en équipe est quelque chose dont il aurait tord de se passer, car il raterait une variation stimulante de son travail. A deux, il lui est possible de préparer des spots à deux, d'interagir plus facilement avec l'arbitre voire de communiquer avec son partenaire (par exemple, « Lorsque je jette le face dans les cordes et qu'il se retient, je distrait l'arbitre et tu lui mets un coup en Juda »).

Je suppose que peu des lecteurs ont déjà effectués des stages de lutte. Aussi, il faut savoir qu'il est fréquent (lorsque les profs sont de grosses pointures) qu'il y est des longs moments de paroles. Cela allant parfois jusqu'à durer une heure. Nonobstant cela, ce n'est jamais du temps perdu car ce sont des réponses aux questions des élèves. Cela portant sur la construction des matchs ou sur la vie de lutteur (les élèves voulant tous avoir une activité soutenue de lutteur). C'est ainsi qu'on a pu entendre parler Davey de leur passage à NXT. J'avais déjà lu qu'il déclarait que c'était un départ volontaire mais je concède que j'étais méfiant. Nonobstant cela, je reconnais mon erreur. En l'écoutant, il s'avère qu'il ne voulait pas donner le temps qui était nécessaire à NXT (cela pour son autre métier). Ce qui est un choix tout à fait respectable (la WWE, c'est un atout, mais seulement si ça n'enlève pas une chose indispensable). Quant aux réponses sur la construction du match, la plus intéressante est celle de Davey qui ne sell jamais en pensant à la « douleur » (hérésie pour beaucoup) mais en se focalisant sur le sentiment qu'il veut transmettre (blessé, surpris, furieux, sonné, …). C'est une vision qui demande à être pensée.

Mais alors, maintenant que vous savez que ses journées rendaient les étudiants fourbues ? Qu'en était-il de l'ambiance ? Et bien, très détendue. Davey a dirigé les entraînements tout le long mais il a une certaine accointance, pour ne pas dire une accointance certaine pour l'humour. Notamment sur le second degrés et l'exagération. Les deux derniers jours, son jeu favori consistait à mettre son élève le plus aimé (un fan très excentrique qui commençait les entraînements) contre d'autres dans le ring. Une fois ceci prêts, Davey disait les moves à faire. Mais cela n'était pas vraiment un exercice. Ce n'en était même pas du tout un. C'était des « délires » luttesque réalisé sur le ring. Ainsi, l'élève surnommé « Barrett » faisait des legdrops et se prenait des Rocks Bottoms. Davey nous faisait revivre des WM Moments (on a même eu un Worm). Me concernant, j'ai improvisé en esquivant le « Stink Face » que Davey avait demandé à Barrett de me faire (mon abnégation ne vient que de ma fierté, cette esquive était donc vitale). Agréablement surpris, il a voulu que j'enchaîne avec un Camel Clutch (c'était impossible de prévoir ce qu'il allait demander, j'vous dis). Une fois Barrett au sol, Richards lui a demandé quel était son lutteur favori (qui se trouvait être Tommy Dreamer … oui je sais … c'est choquant, hein …) et lui a ordonné de faire la pause de Tommy en subissant le Camel Clutch. Tout ceci en filmant avec son téléphone lors des moment où il ne tenait pas ses côtes, afin de l'envoyer à Tommy. J'ignore comment une personne détachée du moment lit ce passage. Mais je vous certifie que lorsque vous êtes fatigués et que Davey pête sa coche, on a tout sauf envie de l'arrêter.

Et concernant Eddie ? Très réservé le premier jour, il a de plus en plus pris la parole. Son rôle a alors consisté à donner des conseils personnels à chacun (toujours constructifs) … et a déconné avec Davey (Richards seul, c'est quelque chose, mais les deux ensembles, c'est monstrueux). J'ai notamment été l'un de ceux qui a le plus eu de retours de Eddie. En effet, tous les étudiants (exceptés Barrett) avait un meilleur niveau que moi. La raison à cela est qu'il faisait parfois de la lutte depuis 4 ans et avaient énormément d'expériences. Bien plus que moi, d'où mon retard. Ce qui est logique étant donné la différence de niveau entre la France et l’Angleterre. Néanmoins, on ne m'a jamais empêché de tenter les choses et j'ai donc tout fait (les deux essayent vraiment de ne pas laisser les élèves à l'abandon). Bien que méfiant au départ, j'ai donc une réelle sympathie pour Eddie malgré ses taquineries fourbes.

Côté pratique : Les stages durent 5 jours, soit 30 heures. C'est beaucoup (car très fatiguant) mais on voudrait plus. Néanmoins, c'est très formateur. Pour des gros noms, ce n'est jamais en France. Le prix peut varier mais c'est souvent aux alentours de 500 euros. Toutefois, on peut parfois tomber sur des affaires (ce stage m'a coûté la moitié). Généralement, l'organisation propose un logement à la semaine (cela pour environ 100 euros). Malgré le faible prix, on peut parfois être très bien placés. Ainsi, lors de ce stage, j'ai dormi dans un hotel en plein centre de Manchester. Pour conclure, disons qu'un stage en UK va vous revenir à 900 euros (si vous venez en avion, ce qui est le plus cher).
Et quant à la langue, qu'en est-il ? Est-ce un problème ? Ma foi, c'est un frein. C'est indéniable. Préparer un spot en plein match en se comprenant moyennement n'est pas aisé mais pour tout lutteur ambitieux, c'est quelque chose auquel il sera nécessairement confronté. Aussi, autant s'y habituer le plus tôt possible. A propos de la langue, elle est relativement moins gênante dans les « cours » dispensés car le jargon de lutte est connu du fan de longue date. De plus, chaque mouvement est montré en même temps qu'expliqué. L'élève étranger avec un niveau acceptable de la langue n'est donc pas perdu.
Pour conclure, cela en vaut-il le coup ? Foutredieu que oui. Évidemment, je conseillerai de faire un stage avec des lutteurs fameux lorsqu'on a un minimum de niveau. Car même si ils font des stages pour néophytes, on se rend moins compte de la chance qu'on a. Et oui, pas besoin des Wolves pour apprendre à faire une roulade. Je pense donc que faire un premier stage en France n'est pas une mauvaise idée. Quant à faire un stage avec les Wolves, je le recommande fortement. Personnellement, si je peux en refaire un, je le ferai. Le « frenchie » a encore beaucoup à apprendre d'eux.


Résultat du combat :
Victoire : Stage effectué sans heurts.
Bonus : Des jolies accointances.

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Vingtras a écrit:
The Road to become Der Ubermensch – Day Two : House of Truth (Truth Martini School) Première Partie



Il y a de cela quelques mois, j'ai évoqué mes pérégrinations. J'étais alors outre-manche avec les Wolves durant une semaine. Néanmoins, une fois revenu, mon goût de l'aventure n'avait pas disparu. Aussi, pour satisfaire ce gredin, j'ai cherché quelques dragons ou quelques vieux démons a affronté. Mais il faut croire que la torpeur de l'été touche aussi ces fieffés gougnafiers car je n'ai en trouvé aucun.
Il m'est alors venu l'idée de m'exercer à l'art de la guerre dans un autre pays. Ayant vu l'Angleterre, j'ai décidé d'aller aux États que l'on prétend unis. De plus, ma dernière aventure s'étant déroulé sur une courte période, j'ai choisi de me lancer dans une histoire plus longue, soit de quelques mois.

Voici pourquoi le 30 août, je m'aperçois dans le miroir d'une salle de bains de Detroit. Il me revient alors en mémoire que je viens de m'inscrire à la House of Truth aussi nommé Truth Martini School. L'école était censée durer 12 semaines mais cela sera finalement plus. Concernant les cours, ils se dérouleront du lundi au jeudi, en raison de 4 heures par jour.

[…]


L'excitation était alors à son comble. Mais qu'en a t-il donc découlé ? Suis-je revenu meilleur ? Plus endurci encore ? Ou bien plus brave alors ? Voire même plus beau, pourquoi pas ?


Par le pouvoir de la vérité, j'ai de mon vivant conquis l'univers


L'Amérique possède une pléthore d'école. Un certain nombre d'entre elles sont répertoriées comme dirigées par un entraîneur célèbre (par exemple Seth Rollins pour la Black & Brave School). Nonobstant cela, le mot clef est « dirigée ». Bien naïf celui qui s'attend à voir le lutteur (ou manager dans notre cas) de manière quotidienne et il va au devant d'une certaine déception, voire d'une déception certaine. Si ces hommes sont célèbres, c'est parce qu'ils sont actifs et leur emploi du temps est donc plus que rempli. Pour l'histoire que je raconte, il est bon de savoir que la « Vérité » Martini est manager de Jay Lethal (il participe donc à tous les shows de la ROH) et est de surcroît assistant booker de cette fed. Ajoutons à cela qu'il travaille pour quelques compagnies indyes et on obtient un homme bien pris. Il en découle que l'entraîneur quotidien n'est nullement Martini mais un dénommé Paul Bowser. Formé il y a un peu moins d'une dizaines de printemps par Martini, il transmet son enseignement. Pour cela, il est aidé de manière presque quotidienne de lutteurs tels The Creep ou Movado pour les plus présents (visibles dans la section Alumni du site officiel de l'école).


Le diable est dans les details


En France, la lutte est peu populaire mais possède néanmoins quelques écoles. Toutefois, ces écoles ont des niveaux variables mais beaucoup se rejoignent dans leur pensée. Ainsi, moult lieux acceptent les élèves afin d'en faire des professionnels mais elles ne refusent pas leur cours à des lutteurs du dimanche. En effet, les efforts pour lutter au niveau professionnel de manière régulière sont grands et tout le monde n'en a pas le désir ou l'aptitude. Les deux projets sont généralement acceptés en France.

Mais venons en à cette école Américaine. Bien qu'il ne soit nullement demandé un engagement à devenir professionnel des élèves, l'école les forme dans ce but. Aussi, les bases sont enseignées avec un perfectionnisme presque maladif. Cette remarque venant d'un obsessionnel, cela devrait vous laisser deviner la force de l'aspect de cette école.
Pour aider à son intégration par l'élève, l'enseignement est très progressif et l'avancement est pré-établi (seul la vitesse est variable selon la qualité du groupe). De plus, l'accent est fortement mis sur l'expressivité de l'étudiant durant les exercices. Non pas afin de l'aider à prendre du plaisir ainsi mais car c'est un élément primordial pour avoir une connexion avec le public. Ceci permettant d'avoir du succès et d'être booké régulièrement. C'est un point récurrent dans l'école lors de la création du personnage de lutteur (nom, gimmick, tenue) de viser à ce qui plaît au public. Bien entendu, cela est normal lorsqu'on vise à faire des shows mais il faut comprendre que cela pose une perspective professionnelle que n'ont pas toutes les écoles.

De plus, l'école donne des leçons sur l'étiquette à respecter lors des rapports avec les professeurs ou des professionnels. Par conséquent, les rapports élèves/enseignants dans le cadre des cours sont très strictes. Dans ce milieu, la hiérarchie est très importante et quant à celui qui occultera cela, mal lui en prendra. Pour donner un simple exemple, l'élève est tenu de remercier le professeur ou l'assistant à chaque intervention, quand bien même il viendrait de le rabrouer. Cas qui est des plus fréquents. Quant aux excuses ou justifications, elles sont proscrites. Qui tente de se défendre rendra sa position intenable. En ce qui concerne les rapports avec d'autres personnes que l'équipe pédagogique, ils sont très respectueux et montre clairement des rapports de domination. Inutile de dire que l'orgueilleux sans grande maîtrise de lui ne fera pas long feu ici.


Premier principe : il faut avoir besoin d’être fort : autrement on ne le devient jamais


Si l’on est plus que mille, eh bien, j’en suis ! Si même
Ils ne sont plus que cent, je brave encore Scylla ;
S’il en demeure dix, je serai le dixième ;
Et s’il n’en reste qu’un, je serai celui-là !
Victor Hugo


Pour le fan, il est toujours difficile d'imaginer la dose d'effort nécessaire pour faire de la lutte dans les petites ligues. La lutte étant un sport où le résultat est scripté, nul enjeu de défaite ou de victoire. Bien entendu, on s'attend à ce que le débutant travaille les bases et atteint un certain niveau technique mais cela ne paraît pas si difficile que cela lorsque on a la passion. Puisque on aime la lutte, il doit être amusant d'apprendre et cela ne doit pas être trop exigeant. C'est finalement comme du théâtre musclé. Ou plutôt comme s'entraîner à faire des scène d'actions des vieux films de Scharwzy, dira t-on. Analogie qui n'est pas mauvaise (cela dit, je ne vais pas dire le contraire, c'est tout de même « mon » analogie). Nonobstant cela, les efforts que demande les progrès ne sont pas à négligés. Ayant commencé mon apprentissage dans une école française, j'ai pu remarquer que des personnes faisaient un cours pour ne plus jamais revenir. La raison étant toujours une absence de plaisir pris dans le lutte. Aux USA, cela a complètement été différent. Tous les autres élèves étaient motivés mais cela n'empêche nullement qu'au nombre de 11 au départ, nous avons finis au nombre effrayant de 1 … c'est-à-dire moi seul. Oh, bien sûr, certains venaient encore à l'école mais avaient changé leur fusil d'épaule (l'un est devenu arbitre et l'autre veut travailler en tant que interviewer et réfléchit à un podcast tourné avec l'école). Mais pour en revenir aux abondons, nous étions 4 à la 6e semaine (moitié du stage) et les multiples abandons étaient dus soit à cause de blessure, soit à cause des efforts physiques trop grands. Comme je l'ai dis, les cours étaient de 4 heures 4 jours de suite. Autant dire qu'autant de temps à chuter sur le ring (qui n'est pas tendre, le gredin) et courir dans les cordes est douloureux et assez éreintant. Personnellement, j'ai ainsi eu tellement de bleus sur le corps durant les premières semaines que l'on me prenait pour un pesteux. Ceci en raison de taches noires sur tous les membres. Quant à la fatigue, elle était gérable bien que haute. Je n'ai certes pas eu de travail ou d'études durant cette période mais allant 10 heures par semaines à la salle de sport, je pense avoir compensé et pouvoir visualiser correctement la fatigue infligée.

A propos de mon dernier compagnon à avoir jeter l'éponge, il faut savoir qu'il l'a fait très tard. La 11e semaine pour être précis. Il a même eu le temps d'avoir un match pro. Malheureusement, il a ensuite eu une commotion puis a décidé de ne plus prendre de risques et de raccrocher les bottes. Cela est à mon sens fort triste. Pourquoi cela ? Et bien parce que cet homme que je considérai comme mon rival et que l'on appellera Régis étais très bon. Techniquement, il était même en vérité bien meilleur que moi (c'est pourquoi je l'avais pris en rival, sinon, c'est beaucoup moins distrayant). Il lui suffisait de voir un exercice une fois pour pouvoir le reproduire correctement. Il était terrifiant de facilité. Ca et son athlétisme naturel lui procurait un grand potentiel. Plus grand que le mien pour être honnête. J'avais certes plus de charisme et de présence que lui mais en tant que fan de l'indye, je ne pouvais que l'admirer. Mais voilà pourquoi je disais que la motivation importe le plus. Il avait le talent. J'avais le courage (ou tout au moins on feindra de le croire ... déjà parce que ça m'arrange, et ensuite parce que c'est mon texte donc je me flatte si je le souhaite). Malgré cela, je fus pourtant le survivant. Victoire amère car je l'appréciai mais elle montre la vérité de ce sport. Néanmoins, il est à noter que le fait d'avoir fait de la lutte avant m'a aider à savoir à quoi m'attendre. Malgré cela, ce fut épuisant et je fus le seul épargné par les blessures. Je pense avec le recul que toute personne sans pratique assez grande d'un sport avant de rentrer dans cette école n'a que peu de chances d'y réussir (sauf pour ceux qui ont un talent inné pour le sport). Quant au courage, je peux vous dire qu'il en faut. Fort heureusement, pour ceux à qui il en manque, il suffira d'avoir de l'obstination (d'autant plus que l'obsession est renforcée par la fatigue et la douleur).

Pour ma part, je dois dire que j'ai été hésitant après la réception de mon premier PowerBomb. Qui a d'ailleurs eu lieu lors du cours le plus éprouvant de la semaine la plus difficile (tant qu'à s'éreinter, autant le faire dans des conditions sympathiques, n'est-ce pas ?). En effet, mon professeur me l'ayant donné avec un feu à faire brûler l'Amazonie, je me suis relevé en titubant. Quant à mon tendre minois, il était clairement atteint car ma vision se voyait agrémentée de nombreux flocons de neige. Me relevant avec peine, j'ai alors eu la joie à nulle autre pareil de m'entendre proposer d'en subir une seconde. Et il faut savoir que les formules interrogatives étaient ici pure rhétorique. Une envie de simuler une blessure m'a soudainement semblé bien moins déshonorante qu'elle ne m'aurait semblé un instant auparavant. Mais c'est alors qu'alors que je me demandais si c'était dangereux d'accepter, une réponse de Cyrano de Bergerac me revient en mémoire « C'est possible. Mais on n'abdique pas l'honneur d'être une cible ». Maudissant ma mémoire de me rappeler ce vers dont je me sers lorsque je fais le bravache, j'ai alors répondu par la positive. Enfin, il me semble que ma réponse ressemblait fort à un grognement d'animal blessé. Ce qu'il a compris. J'imagine que je n'étais pas le premier à perdre mes mots suite à un choc. Je dois donc confesser qu'à ce moment-là, malgré ma résolution, je n'aurais guère parié sur une fin de journée sans drame. Fort heureusement, ce n'était qu'une illusion (tout comme ces flocons) et j'ai pu m'extirper du cours non sans mal mais sans blessure. Chance que je n'ai d'ailleurs pas pu partager avec Régis.

Je termine cette partie avec un second exemple car je me suis laissé dire que ce moment avait parfois mené à l'inconscience d'élèves. Et le sens est littéral. L'occurrence dont je parle a lieu lorsque les élèves vont apprendre les réputés coup d'avant-bras. Quant on regarde la WWE, ce coup n'est pas trop utilisé, mais il est fréquent ailleurs. Ce dernier étant donné avec une force et une intensité variable. Bien que la caricature du Puro soit fausse, il faut bien avouer que les japonais s'en donnent parfois à s'en dévisser la tête. Toujours est-il que ce coup reste contrôlé et n'est pas donné dans une volonté de mettre K.O l'adversaire. [Ceci est pour rassuré les apprentis lutteurs.] Nonobstant cela, l'approche de l'école est de donner au commencement un Shoot Forarm aux élèves. Par ce nom, il est entendu un réel (shoot) coup d'avant-bras donné dans une intention plus que belliqueuse. En d'autres termes, on vous somme de prendre un véritable coup sans vous défendre.

L'optique n'est pas de vous blesser mais de vous confronter à une possibilité une fois les matchs débutés. En effet, certains lutteurs ont une fibre morale plus que douteuse et il peut arriver à un lutteur de lutter contre un malandrin qui use d'être en représentation pour laisser libre court à ses bas instincts. Le plus important étant la joie prise à infliger une blessure à un autre être, afin de contempler sa propre puissance. Ce qui amène donc notre brigand a donner des coups à puissance réelle. Pour ne pas être pris à brûle-pourpoint dans un cas comme celui-ci, on préfère donner ce véritable coup aux élèves. Cela fait, ils sauront donc à quoi s'attendre et ne paniqueront pas si ils sont amenés à rencontrer un de ces fifrelins. Comme vous l'auriez saisi en le voyant, l'enseignant avait une puissance non négligeable. Aussi, son coup fut un véritable boulet de canon sur la nuque. A ce stade-là, je n'avais qu'un partenaire. Et le moins que l'on puisse dise, c'est qu'il a subit un choc. Étalé sur le sol, il lui a fallut de l'aide et du temps pour revenir sur pied et quelques jours pour réellement s'en remettre. Me concernant, ayant l'habitude d'avoir le visage caressé (la rançon d'un charme si particulier), j'ai mieux résisté. Malgré cela, je concède n'avoir jamais reçu un coup si puissant. Autant dire que pour des personnes sans condition physique affûtée, le choc est intense. Et nombre d'élèves sont tombés dans les pommes suit à cette décharge. Ce qui a évidemment mené a de nombreux abandons.

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Vingtras a écrit:
The Road to become Der Ubermensch – Day Two : House of Truth (Truth Martini School) Partie II



Après avoir parlé de sang, de sueur et de larmes. Voici aujourd'hui la suite consacrée aux jolies filles, à l'argent et aux sparrings.


Tout mouvement de quelque nature qu'il soit est créateur

Cette partie sera plus courte que les autres car je me passerai de détails. Avant tout, je crois toutefois qu'il n'est pas sans intérêt de vous remémorer que tout était progressif dans cette école. Même la cordialité de l'équipe. Peut-être même surtout la cordialité de l'équipe. Enfin passons. Pardonnez cette brève incartade et retournons à notre sujet. L'apprentissage des prises se fait selon l'ordre d'apparition dans le match sous sa forme stéréotypée. Pour les fans les plus hardcore, ce match « typique », vous le connaissez déjà. Que ce soit le fond ou la forme.
Pour les néophytes, une phrase suffira pour chaque aspect.
Le fond se voit ainsi : Début – Shine (face qui brille) – Cut du hell – Heat (avec Hope Spots) – Comeback – Finish
La forme : Chain wrestling – Headlock - International (avec Hip-Toss) – Moves et heel moves (chocke, cheat, etc), gros moves, finishers

L'école commence donc par du chaîn wrestling. Celui-ci étant principalement debout. Et l'enseignement se concentrant sur les bases. Ce qui englobe donc les Hammer lock, Wrist Lock, Headlock, Waist Lock, Front Face Lock. A cela est ajouté les variantes menant l'opposant au sol (on ajoute Takedown dans le nom et c'est parti comme en 14). Après cela, le chain au sol est appris mais cela reste léger. Concrètement, on apprend quelques phases (dont l'une comprend un Juji-Gatame) et à se placer en position de Grapevine (au niveau des jambes).

Suite à cela, l'apprentissage continue avec tout ce qui est de l'ordre du bras à la volée (Armbar, Japanese Armbar) et du Hip-Toss. Ceci afin de permettre l'apprentissage de l'international. Ensuite des moves plus impressionnants sont enseignés.
Suplex, Back to Belly Suplex, Belly to Belly Suplex, Bodyslam, Powerslam, Running Powerslam, Chokeslam, Spinebuster, DDT, Neckbreaker, Backbreaker. Russian Leg Sweep.
Durant cette période, quelques moves que je considère comme du strike seront appris (Knee Drop) ainsi que les coups dans le coin ou dans les cordes. Il sera enseigné à passer entre les cordes, par dessus les cordes et par dessus le coin (ce qui donnera au maladroit nombre d'occasions de rencontrer les cordes de manière marquante). Enfin, le programme se termine par divers pins telle que La Magistrale.

Après cela, il est possible à l'élève de demander à apprendre certains moves spécifiques si il y a du temps pour cela. Et c'est là que les petits curieux que vous êtes voulez savoir pour quels moves j'ai opté. Car oui, nous étions en avance sur le programme. C'était là l'avantage à être seulement un binôme puis un solo. On est assez peu retardé par les autres. Enfin passons, ayant une inclinaison envers la lutte japonaise, j'ai demandé des moves de ce type. Mais j'ai aussi demandé des variations de moves simples (car c'est ce que j'aime le plus, faire un move de base mais avec une subtilité). Dans le premier genre (move japonais), j'ai travaillé le Made In Japan de SHINGO ainsi que la Gallaria de YAMATO. Je suis navré Sharp, j'aurai tant voulu te surprendre. Cela étant, si ça peut te rassurer, saches que je n'ai pas encore la force pour la porter et je dois donc faire sans cette beauté pour le moment. Dans le second genre (moves dérivés des basiques), j'ai appris la Tiger Suplex ainsi que le Brainbuster. Pour conclure, je me suis fait une petite folie en apprenant le Piledriver. Ce move étant considéré comme très dangereux voire même banni, il a toujours eu un certain attrait pour moi.
Comme cadeau d'adieu, Bowser a décidé de m'entraîner à faire la Ric Flair (la réception dans le coin avec le fessier qui envoie paître la gravité suivi d'une projection d'un coin adjacent). Je me suis aussi entraîné à faire la même réception dans les cordes (tel Misawa) mais c'est un brin plus inquiétant et des progrès reste à faire.


Je suis plus à l'aise sous la mitraille qu'entouré d'un essaim de jolies filles décolletées


Comme vous l'avez supposé, si j'ai opté pour cette école entre toutes, c'est qu'elle est réputée. En effet, elle est une des écoles des USA les plus plébiscitées par les grands noms indyes. Cela notamment pour avoir formée Chris Sabin ou Jimmy Jacobs. De plus, si j'ai fais remarqué au préalable que l'école tend à former des futurs lutteurs de la scène indye, ce n'est pas anodin. Effectivement, plusieurs lutteurs pro des environs décident de venir à l'école afin de s'entraîner. L'école étant ouverte à tout professionnels ou anciens élèves, il est rare de ne pas voir au moins un « invité » en plus des entraîneurs. D'autant plus qu'en raison du pouvoir de Martini (assistant booker de la ROH), il est bon de venir à l'école les mêmes jours que lui afin de se faire repérer.

Tenant compte de cela, nous avons pu nous entraîner avec différentes personnes connues dont les plus fameuses sont Scarlett Bordeaux (annonceuse de la ROH qui a fait au moins un PPV de la TNA), Zahra Schreiber (membre de la WWE avant une controverse) et Taeler Hendrix (elle a fait un PPV de la TNA et apparaît de plus en plus régulièrement à la ROH en tant que membre du clan « House of Truth »). Malheureusement pour les fantasmes de certains ici, je n'ai guère taquiner la belette de ces demoiselles et n'ai d'ailleurs même pas discuté avec ces galantes. Je ne peux donc aider vos fantasmes (quoique…). Malgré cela, je crois pertinent de savoir que Zahra et Scarlett n'étaient pas meilleurs dans l'apprentissage technique que moi et Régis (car lors de leurs venues, nous n'étions déjà que deux rescapés). Certes, elles étaient plus à l'aise dans le ring mais elles sont dessus depuis de nombreuses années. Mais lorsqu'on en venait à la précision technique, elles n'était pas mauvaise mais elles ne dépassaient pas des jeunes débutants tels que nous. Si j'avance cela, ce n'est guère pour brocarder. Ni même pour plastronner. Mais pour mettre en exergue un point. Ces deux femmes sont attirantes, ou tout au moins plaisent à bien des hommes. Par conséquent, on est bien plus tolérant avec elles concernant la technique. C'est un point que j'ai également remarqué en France (et c'est pour cela que je l'évoque). Le nombre de lutteuse étant moins grand que le nombre de lutteur, les entraîneurs et bookers sont moins exigeants sur leurs aptitudes. Et quand elles sont mignonnes, c'est les soldes. Je trouve cela dommage car bien que j'apprécie de voir un joli minois (ceci est une euphémisme mais laisser moi avoir l'air sage et noble), cela nivelle le niveau de la lutte féminine.

Outre ces jeunes filles, nous avons également eu la chance de fréquenter Jay Lethal, Zach Gowen et Jimmy Jacobs. Ces noms ne disent peut-être rien à certain mais Jay et Jimmy ont été des grands noms de la ROH (au moment de notre aventure, Lethal était même double champion TV et World). Quant à Zack, il est connu pour être un lutteur qui a surmonté son handicap (il est unijambiste) et a même été un moment à la WWE en 2003. Chacun dans un cadre différent. Concernant Jimmy, il est simplement venu un jour pour nous faire un discours afin de nous motiver dans nos efforts et nos ambitions. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'homme est encore plus intense et émotif en vrai que dans ses promos (et ce n'est pas rien). Infortuneusement, il est partis après ça. Pour Zack Gowen, je l'ai rencontré dans les coulisses d'un show où nous étions venu aider à monter et démonter le ring. Il était impressionné par le fait que je vienne de France et a voulu passer à l'école. J'ignore si j'en suis la raison mais après cela, il est venu presque tous les mercredis avant le cours afin de faire une session de DDP Yoga (je ne sais pas si tous les yogas sont comme cela mais celui-ci est parfois assez fatiguant). Il n'est jamais resté durant le cours mais je l'ai vu une bonne dizaine de fois entre le Yoga et les shows et je dois avouer avoir développer une sympathie pour l'homme qui est toujours très agréable. Finalement, il me reste à évoquer Jay Lethal. Et cela tombe bien car il est le seul à avoir assister à des cours entiers (trois) lorsque les shows de la ROH étaient à proximité. Il nous a donné quelques conseils techniques mais surtout sur l'attitude et le personnage que l'on développe. Ces conseils étaient intéressants et cohérents et je regrette simplement de ne pas l'avoir plus vu.


Si je fais si bien l'amour, c'est que je me suis longtemps entraîné tout seul


Normalement, les élèves sont censés terminés le stage par des matchs d'école et avoir des matchs professionnels plus tard. En raison de mon départ une semaine après la fin des cours, il n'en a pas été ainsi pour moi. Et j'ai commencé les matchs d'apprentissage quasiment en même temps que les matchs pros. Néanmoins, j'aborderai la question des matchs pros dans un bonus si ça intéresse quelques-uns. Texte qui serait plus court car je n'ai eu que 5 matchs pros. Et seuls 3 d'entre-eux méritent d'être évoquées.
Ces matchs d'entraînements avaient pour but de durer 5 minutes (et le chronomètre m'avait à l’œil, le fripon). Et il fallait alterner les rôles de Héros et de Vilain. Évidemment, mon acrimonie naturelle me rendait plus efficace dans une situation que dans l'autre. Je n'avais guère de mots à dire sur la construction du match et les moves choisis, aussi ma mission était de retenir le script du match. Et c'est là qu'il faut noter que tout était scripté sauf le heat (le milieu). Cela n'est pas plus qu'ailleurs, bien que cela semblait énorme considérant la faible durée du match. C'est une épreuve de mémoire qui n'en est pas une. Lorsque vous récapitulez plusieurs fois le match (personnellement, 5 fois est le nombre où je suis optimal mais je me débrouille avec 3), vous n'oublierez rien à moins de vous faire dévorer par la pression. Mais sachez qu'il est bien plus facile à mémoriser un match lorsque vous avez « imaginé » les spots.

Outre le perfectionnement des prises du stage (il n'est pas vraiment recommandé de faire d'autres prises, aussi j'ai gardé dans ma manche ma version du Michinoku Driver), le travail est surtout sur l'aspect personnage. Néanmoins, bien que la créativité de l'élève ne soit pas requise ici (le gros point noir, à mon sens), ces matchs sont idéals pour essayer des enchaînements de prises. Effectivement, le face doit lors du Shine ou du Comeback aller assez vite et il faut avoir un enchaînement parfaitement maîtrisé dans le cadre d'un match avec peu de préparation. Ces moments étant ceux où la foule s'excite puis exulte ne peuvent être faits de manière hasardeuses. Encore une fois, je vais satisfaire les curieux qui voudraient une expérience personnelle. J'ai donc testé diverses choses. Et moi qui aimaient avoir un strike usant à foison des kicks avant le stage (pas de superkicks mais dans la poitrine ou dans le dos/nuque), je me suis mis à l'intégrer à part entière dans mon Shine et Comeback. Puisque comme disait le grand poète Tyson « Everyone has a plan until they get knocked down ».


Je vais t'accompagner, dit Colin. Je dois aller chercher du travail. - Je ne vais pas par là, dit Alice.


Pour les curieux, venons-en à un point tristement prosaïque mais important ; la flouze, l'oseille, la thune, le pognon, le nerf de la guerre, bref les sous. L'école requiert 2000 dollars ou 2400 (selon le moment du versement). Les vols pour traverser le grand bleu seront moins gourmands mais atteindront presque le millier. De plus, une fois dans ce lieu, vous ne pourrez travailler qu'à la condition d'avoir un VISA. Ce qui n'est la plus mince des affaires. En d'autres termes, il est fort possible que vous serez coincés sans aucun gain d'argent durant 3 mois. Période durant laquelle votre corps demandera à subsister et à se loger. A cela, il est possible d'ajouter des frais divers (Bus, salle de sport, etc). Pour conclure, il vaut mieux avoir un pécule de 5000 euros pour l'expérience. En sachant que cela ne contient pas de folies.
Quant à la situation particulière d'être étranger, elle n'est pas un obstacle. Que ce soit dans le quotidien où un niveau moyen est suffisant ou bien l'école où la compréhension passe avant tout. D'autant plus que même si l'amour n'est pas le langage universel, le mime l'est. Bien entendu, l'étranger découvre certaines différence dans ce pays telle que la joie de rejouer la scène de Rosa Parks mais avec une inversion des couleurs. Ou encore de sentir de la Marie-Jeanne bien fréquemment. Mais cela sont des détails pour l'explorateur, non le lutteur.

Trophée obtenu : Avoir résisté durant un match improvisé de 50 minutes où jamais le temps ne m'a parut si long (j'ai en effet subit durant la majorité du match). Alors "anéanti" certes, mais avec la manière, s'il vous plaît !



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Vingtras a écrit:
Début dans la lutte Pro d'un français aux USA - Faust in The USA


Il y a maintenant quelques mois, je vous ai raconté mes pérégrinations aux USA, qui elles-mêmes faisaient suite à mes tribulations en Angleterre. Dans ces textes, je vous racontais le chemin pour mériter de monter sur un ring. Celui-ci pour visée de raconter l'histoire de mes pas sur le ring.


Si je ne suis pas pour moi, qui le sera pour moi ?



Lorsqu'on commence à lutter, les entraîneurs vous demandent souvent quel est votre personnage. Non pas qu'ils imaginent qu'un débutant veuille faire un plombier italien où un jeune homme a queue de singe adopté par un vieillard. Mais simplement qu'ils veulent savoir avec quel état d'esprit vous lutterez (plutôt heel, face, agressif, comique, stiff, …). Pour cela, il suffit d'avoir une idée plus ou moins vague. L'affinement venant plus tard.
Personnage qui transparaît également à travers votre nom ainsi que votre thème d'entrée.

Personnellement, ayant commencé la lutte après avoir regardé la Dragon Gate (fédération japonaise qui mise sur une grande capacité technique et des aptitudes physiques développées de ces athlètes), je n'avais guère d'idée. Avoir un personnage me rebutait même. Néanmoins, m'entraînant avec d'autres élèves, j'ai échangé avec eux et j'ai évolué. Et voici le personnage de lutteur pour lequel j'ai opté une fois lancé dans le grand bain aux USA.

Tout d'abord, ayant du mal à construire un personnage, j'ai décidé dé choisir un aphorisme. Ce qui me permettrait de visualiser ce que je voulais. En me basant sur des romans, des mangas, des films et des hommes historiques, je me suis aperçu que l'homme que je voulais être dans le ring devait incarné cette phrase « J'ai brûlé tous les fragments de mon âme par obsession pour la force et quoique tu fasses, je ne resterai pas à terre ».
Une phrase à l'accent plutôt heel. Ce qui est voulu. De toute manière, comme me l'a dit un jour mon entraîneur Paul Bowser « Toi, tu es fait pour être heel. Ça se voit à ta manière de te comporter ». Tout cela parce que je suis glacial avec les étrangers ! Quel préjugé ! Enfin, c'est toujours mieux qu'un entraîneur français qui choisissait si les gars étaient face ou heel selon leur beauté. Les laids ne pouvant être que heel. En me regardant, il a hésité et dis que je pouvais faire les deux. Plusieurs années après, j'ignore encore comment le prendre …
Concernant le nom, je voulais un nom qui soit une référence historique ou littéraire. Je conviens de l'aspect pseudo-intellectuel mais je préfère cela à un simple nom et prénom ou a un surnom ridicule. J'ai donc envisagé des noms tels que Camus, Kant (je suis un fou), Cyrano, Plato, D'Artagnan, voire même Céline (je suis un gue-din, vous dis-je). J'avais ainsi d'emblée repousser Vingtras par respect pour l'homme. Finalement, je les ai écarté pour ne garder que Dante et Faust (qui sonnent bien). Puis, j'ai opté pour Faust. Ceci car j'avais lu enfant un extrait du roman qui m'avait plu. Notamment parce que j'aimais l'idée d'un homme qui vendait son âme au diable lorsqu'il s'aperçoit que son obsession pour la science a été vaine. L'on voit donc que mon nom contient une idée de mon personnage.
Pour terminer, j'ai choisi une tenue que je n'avais pas aux USA donc cela importe peu ici. Et pour la musique, j'ai pris « Bacchu Ber » de Malicorne car je voulais me différencier du rock et que cette chanson a une ambiance grave. Ambiance qui me fait d'ailleurs penser au XIXe siècle qui m'est cher.


Round 1 : The Streak is Alive !!!


C'est l'histoire d'un homme qui nous partage ses premiers pas dans le monde du catch...  10704110



Mon premier match a lieu lors du troisième mois de mon pèlerinage en Amérique. A ce moment-là, on m'a demandé d'avoir un personnage de français raciste. Moi qui ai une sainte horreur des personnages caricaturaux, j'étais ravi. Mais on m'a rappelé (sans le savoir) que selon des penseurs, la nation se construit à partir du moment où un ennemi est trouvé. Par conséquent, mon personnage raciste était certain de fonctionner.
Voulant avoir des bookings, j'ai accepté en précisant que ce se ne serait que pour les USA. Le pays me transformait déjà en un opportuniste. On m'a donc acheté un drapeau français. Ce qui est amusant car la seule fois où j'aurai touché ce drapeau, c'est dans un pays étranger. De plus, on m'a donné un drapeau des USA pour que je le brandisse à l'envers (car dans leur pays, retourner le drapeau est signe d'invasion). C'était donc une invasion. Et comme je le disais à mon grand ami Tony Cross. Je changerai l'Amérique en virant les futurs-étrangers (les américains). Un par un.

Concernant le match, il a eu lieu à l'APEX Pro Wrestling dans le Michigan. Très petite compagnie, vous ne la connaissez pas. Puisque c'était mon premier match officiel, on m'a donné 5 minutes sur le ring. Or, Paul voulait que je fasse une promo avant (histoire d'installer mon personnage) et que je me fasse botter l'arrière-train après le match. Par conséquent, avant et après match enlevé, nous n'avions que deux minutes pour le match.

Mon adversaire était El Ridiculoso. Gaillard qui venait chaque semaine à l'école (et que je connaissais donc bien) et qui est très drôle dans le ring. Il irait très bien à la Chikara et veut justement y tenter sa chance. Je suis d'ailleurs amoureux transit de son masque. Toujours est-il qu'il a booké le match. Et je ne le remercierai jamais assez pour avoir eu l'humilité de perdre (non clean heureusement) contre un débutant. Dans un pays où la lutte est aussi rigide (presque trop) et hiérarchisée, je peux vous assurer que ce n'était pas un petit geste.
Concernant les moments dans le match, l'on pourrait dire que la House Of Truth (nom de l'école) prenait le pouvoir. Car moi et Ridiculoso nous y entraînions. Mais également car les deux autres élèves de l'école (les Tony's) étaient là. Stabile était l'arbitre et Cross m'introduisait. Inutile donc de dire que l'on était en famille.

Je rentre donc sur le ring en faisant une promo que je n'ai pas écrite. Malheureusement, mon infortune avait traversé l'océan avec moi. En effet, alors que je rentre, l'ingénieur son met involontairement en marche la musique de El Ridiculoso. Avec le bruit, je n'entends rien et suis réellement surpris lorsque El Ridiculoso arrive par derrière et me prend mon drapeau (le faquin !). Puis il retourne dans les coulisses pour me laisser faire ma promo. Tout ceci donne un moment de flottement étrange qui tue mon momentum.
Malgré cela, je tente de faire ma promo très lentement en prenant des pauses pour appuyer ma phrase. Ça ne choque personne mais je réalise après coup que je suis meilleur lorsque je ne le fais pas. Pour le match en lui-même, hormis recevoir des coups, je devais porter un spinebuster, un choke et un Roll-up en attrapant le slip. Rien de bien compliqué, en somme.

J'ai donc gagné. Malheureusement, après le match, il a vengé l'honneur de son pays en me déshabillant (… oui, mais c'était viril) et en me fouettant avec ma ceinture (… oui mais .. euh … et puis m**** !). Mes malheurs n'étaient toujours pas fini car je suis intervenu plus tard dans un match de Paul Bowser (heel) en étant lâchement attaqué par la montagne que j'avais attaqué dans le dos. J'ai fini par subir un étranglement puis un chokeslam sur le ring. Suite à ça, le président est venu sur le ring me gifler (une fois le match fini) puis m'a dis « You're fire ». J'ai du alors être emmené hors du bâtiment par la sécurité alors que je criais « Mais c'était une blague ! Je loolais ! Humour français ! ». Sans succès, hélas …

Évidemment, tout cela était prévu car mon avion m'empêchait de participer à un second show.

Toujours est-il que je suis débraillé, viré et seul. En plus, j'ai froid dehors. Nous sommes le 8 novembre et je suis officiellement invaincu.

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Merci du partage, je vais à coup sur lire ça Smile

Ça existe ailleurs que sur le forum ? Sur une page publique ?

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Targhan a écrit:


Ça existe ailleurs que sur le forum ? Sur une page publique ?


A part sur FNlutte, je ne crois pas.

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Merci de partager ça OS Smile

J'ai lu quelques passages, c'est vraiment intéressant ^^

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Samoan a écrit:
Merci de partager ça OS Smile

J'ai lu quelques passages, c'est vraiment intéressant ^^


T'a déja manger des coups d'avant bras de plein fouet comme préçisé dans le second post jeune padawan en devenir? What the fuck ?!?
Merci Otaku! J'en ai déja lu la moitié et je me régale, ça ouvre aussi pas mal de perspective pour expliqué le réel niveau d’exigence physiques de ce métier aux profanes^^

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Otaku San a écrit:
A part sur FNlutte, je ne crois pas.

Ok pas grave je vais en faire un PDF pour pouvoir le mettre sur ma liseuse et lire ça pépère Smile

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Nouvelle épisode de ce cher Vingtras dans sa conquête du Pro Wrestling !

Vingtras a écrit:

Round 2 : La chute

Nous sommes maintenant mi-novembre et les choses ont changé. Les attentats de Paris ont eu lieu et le monde prie pour la France. En tout cas, c'est ce qui se murmure. Toujours est-il que la conséquence de cela est que l'on me veut face dans le prochain show (Pure Pro Wrestling) qui est dans une école.

Je n'apprécie pas être face car je préfère ignorer le public (sauf pour le vilipender). Mais je suis employé. Donc je m'exécute. On m'apprend ensuite que mon adversaire sera Rob Teet. Un ancien médaillé olympique de lutte qui s'est mis au Pro-wrestling. Sympathique, le gars me laisse décider d'une chose ou deux mais quelque chose me chiffonne. Le passage à blanc qu'on fait ne me paraît pas fluide et il veut improviser une bonne partie.

Je rentre donc sur le ring avec une tenue donnée par Paul Bowser (il s'est vraiment investi pour mes débuts et l'en remercie). En temps ordinaire, j'improvise mes promos et ne garde qu'une idée générale. Par amusement, je le déclare. Et par ego, je le concède. Or, je ne suis que rarement face car meilleur en heel. Donc je monte sur le ring sans la moindre idée de ce que je vais raconter. Alors, je fais un discours sans idée directrice et sans même prendre le temps de penser. Troublante sensation de parler sans penser (même si des rumeurs affirment que certains sont passés maître dans cet art). Je ne fais que dire des choses que je considère comme naïves (le public est une école). Je dis donc que la France est blessée, que « mon » pays va se relever et qu'avec des pays nobles tels que les USA, nous nous battrons pour ce qui est juste. J'ai la nausée en m'écoutant mais je me rassure un peu en pensant avoir surtout communiquer sur l'idée du courage et de la combativité avec la jeune audience. Les réactions sont bonnes et je fais une légère erreur en ne m'arrêtant pas au moment parfait. L'inexpérience d'être face.

Le match commence donc et on improvise du chain « à toi, à moi » comme convenu. Néanmoins, je comprends vite ma gêne avec lui. Il n'a pas eu une formation complète de wrestler et ne lutte pas en connaissant les signes pour se laisser contrer. Ce qui m'oblige à faire des choses étranges car il ne m'arrête pas quand je le voudrais.
Pensant que notre chain a assez duré (à tord car nous avions aussi 5 minutes), il en vient à l'international qui finit par des armdrag de ma part, deux autres prises puis mon finish. Bien que je lui avais auparavant expliqué le geste, il ne m'aide pas et son poids m'empêche de le soulever plus que ras de terre. Ce qui nuit à ma prise. Il s'en dégage comme convenu puis reprend son souffle dans le coin. Il me retend la main comme en début de match puis fait un heel-turn en me donnant un kick et son finish de la troisième corde qu'il rate. Devant originellement gagner sur cela, il me fait un DDT puis un Splash pour le compte. 1 … 2 … 3 La Streak est brisée. Et la France en deuil. Certes, elle l'était déjà avant cela. Mais maintenant, cela devient légitime.


Je rentre déçu et même quelque peu honteux. Mais Paul plaisante et ne me dis rien (alors qu'il est perfectionniste et ne laisse rien passer). Quand il me demande si je suis frustré, je répons honnêtement. Il sourit en coin et me dis que ça arrive. J'ai appris à le connaître et je comprends alors qu'il veut dire que ça me servira d'expérience pour la prochaine fois que je suis avec quelqu'un de peu formé.

Style de lutte

Mon apparence

Pour le préambule, je dois évoquer mon gabarit. Car celui-ci joue un rôle ici. Sans rentrer dans des mensurations détaillées (que je ne révélerai qu'à Femme Actuelle), disons brièvement que je fais 1 mètre 75 pour 75 Kg. Ce qui correspond à un aspect sportif, j'imagine. Néanmoins, n'étant ni grand, ni massif, je suis considéré comme un poids moyen par les flatteurs. Comme un poids léger par les autres.
Par conséquent, les lutteurs, promoteurs et fans supposent que mon arsenal est composé de prises « classiques » de poids-légers, de « high-fly » ou inspiré par la Lucha Libre. On me demande donc souvent si je sais faire les Hurricanrana, Ciseaux de tête, Armdrag, Casadora, Splash et consorts. Je sais certes les faire mais n'en fais quasiment jamais. Déception ou stupeur garantie.

Mon Moi

Comme je viens de le dire, mon physique me joue des tours. Il fait des promesses à la lutte que je ne tiens pas. On m'attend aérien ou rapide alors que je ne décolle mon pied du sol que pour le poser sur la face de mon adversaire.
En effet, bien que j'ai le plus profond respect pour ceux qui font des prises aériennes ou de Lucha Libre, j’exècre en faire. Non pas particulièrement par peur mais parce que c'est probablement le style de lutte que j'apprécie le moins. Et si j'ai commencé la lutte, c'est justement parce que je voulais mettre en avant MON style favori. Étant minoritaire, j'ai pensé qu'il lui fallait un représentant. De plus, j'aime la lutte pour deux grandes raisons dont fait partie la créativité. Aussi, je vois comme un reniement de tomber dans la facilité et choisir un style parce que notre corps ou les normes nous incitent à le faire. Et je n'ai l'habitude de renier que les femmes que j'ai aimé.

Mais venons-en à ce que je fais exactement. Évidemment, mon affection pour le Puroresu n'étant pas un secret (ou alors il est bien mal gardé) m'inspire grandement. Ainsi, j'ai notamment toujours eu pour principe d'avoir un strike intelligent. C'est à dire que je refuse de donner des coups pour « passer le temps » ou parce que l'on ne sait pas quoi faire d'autre. Lorsque l'on donne un coup dans un sport de combat, c'est pour mettre l'autre hors d'état de combattre. De plus, le strike est un moyen efficace de gagner (plus aisé de placer une droite qu'un PowerBomb en vrai combat) donc j'en use grandement. Mon but étant de faire ressembler mes matchs à des vrais combats. Mais en plus divertissant et plus clair (voir le début de Mythologies de Barthes).
J'essaye de garder cela en tête. C'est d'ailleurs pour cette raison que je ne donne jamais de clotheline parce qu'il me semble que cela ne serait jamais utilisé dans un vrai combat. Je préfère donc les coups d'avant-bras. Néanmoins, je pense que mon strike favori réside dans les kicks. J'en donne toujours plusieurs par match en ayant une préférence pour les coups dans la poitrine. Néanmoins, j'utilise également les kicks lorsque l'autre est à genoux. Dans la tête pour l'anéantir ou dans les omoplates pour l'affaiblir (un enchaînement que j'aime beaucoup malgré sa simplicité est Snapemare puis kick bruyant dans le dos).
Enfin, pour terminer sur ce point, j'ai incorporé dans mes « signatures moves » un coup que j'avais à l'origine développé lorsque je faisais de la boxe de manière quotidienne. N'ayant ni rapidité, ni force naturelle, j'avais décidé de m'entraîner si durement dans un seul et unique coup que celui-ci aurait le pouvoir de renverser n'importe quelle situation. Soit un gauche au foie. Ce fameux punch (nommé provisoirement « Faust Punch ») a été travaillé pour son efficacité et il a donc une qualité esthétique qui me rend service. Notamment parce que je me penche en le faisant et parce que je le donne tout en effectuant les vrais mouvements de jambes pour un crochet.

Malgré cette grande utilisation assumée de strikes, je fais attention à ne pas en avoir en excès. J'utilise donc moult prises en essayant de les varier régulièrement. Un schéma se dessine toutefois. Ma préférence va au prise qui ne sont pas très répandues et qui demande une certaine puissance. C'est d'ailleurs là que le bât blesse parce que ma force n'est guère immense. Je vise la rareté car en tant que spectateur, c'est ce qui m'enthousiasme le plus. Quant à la force, je pars du principe que lorsque un combattant monte sur un ring, c'est qu'il a aiguisé ses aptitudes physiques. Et puisque mon agilité et ma vitesse sont trop ordinaires, c'est ma puissance qui doit devenir un atout. On voit donc que mon finish actuel (celui de SHINGO) combine bien ces deux éléments.
Ce qui m'amuse également est d'avoir des prises qui possèdent des petites subtilités. C'est un goût qui m'ait venu après avoir regardé assez de lutte durant 10 ans. Par subtilité, j'entends des prises qui sont comme des prises classiques à un détail près. Les exemples qui me paraissent le plus clair sont la Suplex transformée en BrainBuster et la German Suplex devenant la Tiger Suplex. Je suis donc toujours à l'affût de ce genre de moves. D'ailleurs, si certains ont des idées, qu'ils me les envoient en MP. Ça sera toujours bienvenue. Ceci sera mon moment socialisme du texte.
Pour conclure, je préciserai que j'aime les prises ou spots qui ont un aspect vicieux en raison de leur danger ou de leur mesquinerie. C'est pour cela que j'use avec une certaine affection du Piledriver ou que j'ai subtilisé subrepticement l'enchaînement de YAMATO. Début de BrainBuster – Stoppé en plein milieu pour le laisser retomber sur ces pieds (mais penché en avant) – Kick dans la tête – BrainBuster.

Ma volonté de puissance

Bien que mon style soit défini ; soit combattant usant de strikes et ayant une certaine puissance, tout n'est pas parfait. Et j'ai donc des progrès à faire. Ainsi, bien que mon strike soit suffisant pour des matchs de 10 minutes, j'aimerai le varier davantage. Plus précisément, j'aimerai être capable de porter davantage de kicks, notamment ceux du Taekwondo. Mais ma souplesse n'étant pas optimale, je dois me lancer avec rigueur dans ce sport. Ce qui n'est pas encore le cas.
Enfin, le point que me gêne probablement le plus est ma force. C'est pour cette raison que je suis d'ailleurs incapable d'appliquer la Gallaria en finish (cf : voir une vidéo, ça m'évitera de me perdre en explication). En effet, à l'origine, le Last Falconry (mon finish actuel) devait être un signature move et la Gallaria mon finish. Mais je suis pour l'instant dans l'impossibilité de le porter à quelqu'un de mon poids (sauf s'il m'aide réellement avec une bonne détente). Alors, certes, je peux toujours me faire ce doux plaisir sur certains (Tornado Kid, si tu me lis, tu sais très bien que tu te la prendras et te COUCHERAS sur ça). Mais trop de lutteurs sont lourds. Ce qui m'empêche de l'avoir en finish si je ne gagne pas en force.
Autre aspect qui me dérange est justement la corpulence de mes adversaires. Comme dit précédemment, j'aime porter des prises avec une certaine puissance. Et même si des poids-lourds comme les japonais aident beaucoup le porteur, ce n'est pas le cas partout. Il en découle que lorsque je fait face à certains gaillards, mon éventail de prises est réduit. Car porter 100 kilos de poids mort sur mes épaules est ardu. Alors plusieurs fois dans le match, c'est compliqué. Actuellement, je peux porter mon Doi 555 (un espèce de F-5) sur mes opposants sauf s'ils ont le poids d'un camion. Mais j'aimerai pouvoir donner des prises plus compliquées. C'est pour cela que ma force est le point que j'ai l'intention de réellement améliorer. Et ceci sans passer par un gain de poids trop important mais en étant simplement dessiné (pour un bon exemple, prendre Sendo Takeshi qui est justement … un dessin). Un lutteur étant avant tout un combattant. Et un combattant visant au physique optimal.

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J'ignorais que mes chroniques avaient été copié ici (comme tu as mis la source, il n'y a aucun souci).

Mais tant qu'à faire, autant mettre la dernière en date (la prochaine et possiblement dernière sera sur le Japon) :


Round 3 - Mr Title Shot

Une semaine a passé et je ne suis plus Mr. Nice Guy. On a apprécié mes promos heels en utilisant les attentats (je suis en ce moment en désaccord avec nombre de réactions). Le vrai Faust est de retour. Je suis donc censé avoir un match cette semaine grâce à Malcom Monroe III qui vient souvent à l'école. J'entends au départ que c'est un 3 vs 3. Pas plus emballé que ça, je sais que si c'est le cas, on me laissera quasiment de côté tout le match.

Nonobstant cela, je reste positif. Toute expérience est bonne à prendre. Malcom et Dominik (qui vient à l'école souvent pour le plaisir de nos sens) me prennent le samedi matin. 7 Heures de route plus tard, nous arrivons. J'apprends dans le trajet que grâce au statut de sa famille dans la lutte, Malcom connaît déjà personnellement les ME de la NJPW et qu'il va aller dans cette fed alors qu'il a que 4 ans d'expérience. Mais il m'apprend surtout que le 3/3 s'est transformé en Fatal 4 Way pour sa ceinture poids léger. Ravi, je suis impatient.

Comme d'habitude, je commence par une promo. Ayant écouté Bowser, j'ai par avance décidé de ma première et de ma dernière phrase. Je commence donc par « Avez-vous changé votre photo de facebook ? » blabla, oui, mais vous allez l'enlever car vous êtes égoïstes « Pour mon peuple qui meure là-bas, je prendrai cette ceinture ». Belle réaction. J'en serai très félicité dans les coulisses (on me donnera même mon premier salaire de lutteur en me disant que ma promo valait un salaire).
Venons-en au match bien que je vous conseille de le regarder avant de me lire.

Ledit match :



Les quatre participants du matchs se réunissent. Un français, un canadien, un noir et une femme... Hum, ca commence comme un début de blague des années 80. Outre cela, Malcom Monroe est celui qui a le plus d'expérience, aussi il booke le match complètement. Il veut des suicides dives avec Dominik. Également une phase de strike où chacun tombe au sol. De plus, le promoteur nous donnant carte blanche, Malcom décide de partir pour un match à élimination. Alors que je pensais me faire éliminer en premier, on me dis que je serais en « finale ». O joie ! Je vois bien que l'on me fais confiance mais que je n'ai quand même pas le droit à l'erreur. Au fil du choix des moves, je me sens confiant. Malcom me demande notamment quelle prise je veux placer. Je demande simplement à faire mon finish et un Michinoku Driver. Toutefois le promoteur me dit que le driver est son finish, aussi je m'oriente sur un Doi 555 (de Naruki Doi). Mon seul moment d'hésitation a lieu lorsque Malcom propose une élimination. Il veut que le quatrième (un canadien) soit au sol vers le coin. Alors que Malcom est sur la troisième, je dois tenter un Hurricanrana. Il me contre alors pour me porter un Styles Clash sur le gars au sol. Détestant le high-fly, je ne savais à l'époque pas faire de Hurricanrana. J'ai donc peur me rater. Et la suite avec une prise de la seconde où je suis coincé ne m'aide pas à être rassuré. Mais ma fierté me dit que ce n'est plus le moment de reculer. Malgré la sueur que je sens sur mon front, j'accepte. Heureusement, il changera d'idée et je serai donc sauver. Enfin, bien que le match est beaucoup de moments, je ne retiens que les miens et les deux heures que j'ai sont amplement suffisantes. Je glousse même de plaisir en me rappelant que Paul a voulu me pousser au bout du bout en me demandant de retenir un script de match après me l'avoir dit une seule fois et y avoir pensé 5 minutes. C'était le seul moment où ma mémoire m'a fait défaut mais ça n'arrivera pas ce soir.

Une fois le match commencé, le rythme est plus rapide que je ne le pensais. Je me doutais qu'on penchais vers le spotfest mais finalement, on y tombe complètement. Aucun temps de pause. Je ne peux même pas jouer mon personnage. Ce qui est dommage vu les réactions du public durant ma promo. Mise à part cela, je n'oublie rien et fais correctement mes prises. Mes seuls bémols sont mes coups d'avant bras bouche-trou (pour justifier que je suis « hors-spot ») sont trop mous. Quant à la phase de strike, j'anticipe mal le placement du canadien et n'arrive pas à lui faire correctement mon rolling forearm. Rageant car ils plaisent. Autre point noir ; sur son Suicide Dive, Dominique se blesse. En effet, elle se coince les pieds dans les cordes. Cordes mesquines puisque elles lui font donc manger le sol et se briser la nuque (elle sera en pause tout le mois suivant). Je ne culpabilise pas le moins du monde car mon placement n'était pas mauvais et il était impossible de prévoir qu'elle botcherait. Néanmoins, si je l'avais su, je me serai avance pour la réceptionner. Quant à la fin, Malcom s'embrouillent sur le coin. Au lieu de me porter les stomps directement, il fait une Swanton. Je comprends alors qu'il a improvisé pour une raison qu'il est le seul à connaître. Je vends donc la douleur au sol pour recevoir les stomps qui ne se font pas attendre. Pour le reste, je suis content de moi et suis félicité après le match.

Suite à ces émotions, j'essaye de prendre subtilement en photo la ceinture qui m'a valu ce match. Après tout, c'est mon premier match pour un titre. Ca me prend 10 minutes car j'ai peur d'avoir l'air d'un fan (ce que Bowser ne tolère pas) et doit donc manœuvrer pour avoir l'air naturel avec mon téléphone dans les mains. Une fois ce tour de prestidigitations finis, je commence à me détendre. J'apprends alors que le champion de la fed est absent (no-show). Par conséquent, le ME sera une battle-royale avec tout le roster pour le titre. Crédieu ! J'ai une opportunité pour un titre Poids-lourds !

Néanmoins, personne ne prévoit rien pour le ME. Tout le monde est fatigué et l'on veut rentrer. On me dit alors alors de faire n'importe quoi qui ne soit pas des prises. Soit des strikes ou des étranglements. Je dois rester sur le ring jusqu'à ce que Tommaco Ciampa rentre sur le ring et élimine tout le monde sauf Malcom.
Je vais donc sur le ring en vendant ma blessure du match précédent. Je suis le seul à le faire et me sens un peu bête mais persiste tout de même. Durant la Battle, j'attends Ciampa en frappant surtout Monroe. Histoire de garder une logique. Rien d'intéressant ne se passe puis le lutteur de NXT arrive. Il donne à tous des coups de Belt Shot puis élimine les garçons. Quand c'est à mon tour, je ne me protège pas pour le coup de ceinture, pensant qu'elle ne doit pas être si dure. Bien mal m'en a prend car c'est bien le cas. Elle est solide, la friponne. Je ne suis pas sonné mais ne suis pas non plus au maximum de ma sérénité. Fort heureusement, il me jette par dessus la troisième corde et je me jette donc dans le vide comme un prolétaire du Titanic.

Pour terminer cette chronique de manière familiale, finissons par un peu de tapinage. Je vous propose ma page facebook. Ceci afin que vous cliquiez sur le petit pouce bleu. Et pour les plus fous d'entre vous, un partage. Alors, certes, je sais que cela est un service difficile que je demande. Mais sachez que je compte pas me servir de ce compte pour « polluer » les personnes. Donc nulle frayeur à avoir. Ensuite, il me semble raisonnable de votre part de le faire. D'une part afin de voir les photos de mes voyages (j'en ai retrouvé). D'autre par car cela me donne une légitimité sur les réseaux sociaux. Légitimité qui me permettront peut-être d'avoir plus de bookings. Et par ricochet, de produire plus de textes. Car je veux bien donner de mon temps pour les chroniques. Mais je ne peux raconter des histoires que je ne vis pas. Donc ne faites pas votre garce (hein, Dallas) et adoptez un catcheur.

Ladite Page :

https://www.facebook.com/Faust-1244068088951468/

Et enfin une vidéo qui retrace mon périple solo aux USA :

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Ah ben merci pour ces récits, c'est vraiment intéressant et passionnant à lire Smile

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Je viens de tout lire d'une traite.

C'est vraiment très instructif de voir cette aventure de l'intérieure ! J'espère qu'on aura plein d'autres chapitres !!

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Je vous remercie.

Malheureusement, je vous avoue que tout cela est coûteux donc il est probable que les deux prochaines (au Japon) soit les dernières.

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J'imagine que oui ! C'est déjà génial d'avoir pu faire tout ce que tu as fait !!! En tout cas, c'est super intéressant à lire !

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The Road to become Der Ubermensch – Day Three : Wrestle-1 Dojo (Training in Japan) Part I


Après avoir pansé avec virilité et dignité mes blessures de mon aventure précédente dans les jupons de ma mère, j'ai décidé de repartir à l'aventure. Et la misère de mon compte bancaire étant égale à la misère sociale de mes origines, inutile de dire que je n'avais de quoi me payer qu'un dernier voyage. Ou alors éventuellement deux si je rogne sur l'essentiel. Mais visiter un pays sans goûter ses drogues et ses belles de jour n'est pas un voyage digne de ce nom. Par conséquent, je ne devais faire qu'un voyage. Et comme Cyrano, je voulais en terminer avec panache. Et il y a un nom dans le monde de la lutte qui fait frissonner même les plus braves. Un lieu où même les héros viennent à douter de leur courage ; soit la Japon. Fort heureusement pour moi, je suis lâche. Je pouvais donc tenter l'expérience japonaise sereinement. Aventure qui en mérite le nom de par ce qu'elle contient. En effet, le Japon est un pays qui a son propre style de lutte. Un genre considéré comme rugueux. La raison à cela est que les arts martiaux sont très importants dans le pays (un enfant sur deux ou trois en a fait). Le peuple japonais ne voit donc pas la lutte comme un sport « chiqué » de divertissement. Mais bien comme un sport de combat. C'est pourquoi il y a des grandes différences dont la plus importante est que le strike est donné avec une ardeur qui n'a que peu d'égale. Il en résulte des phases de lutte japonaise (puroresu) dont la violence a marqué plus d'un fan (et plus d'un corps).


Ce préambule finit, venons-en aux détails. Je me suis donc entraîné durant un mois dans le Dojo tokyoïte de la W-1. Mon entraînement était un séminaire à visée internationale où sont donnés quelques darks matchs aux participants. S'ils convainquaient, ils étaient rappelés ensuite (à ma connaissance, ils n'ont à ce jour rappelé que un participant sur quinze).
Durant ce camp, j'étais seul mais comme j'étais intégré aux entraînements habituels, ça ne me dérangeait pas (au contraire). De surcroît, il y avait tout de même Steven Fierce qui avait été rappelé par la W1 pour avril. Je pouvais donc parler avec lui et il faut avouer qu'il a été un expédient efficace pour profiter de cette chance avec sérénité et intelligence.

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Dojo


Les maîtres d'armes



Le stage était censé voir comme entraîneur Yamato Hiroshi, KAI et Kaz Hayashi. Trois des plus grands noms de la fed. Preuve en est le fait que Kaz est un booker de la fed (probablement le booker principal).

Malheureusement Yamato s'est gravement blessé à la nuque sur un de ses signatures moves (il a même été question que cela le conduise à une retraite anticipée) deux jours avant mon premier cours avec lui. Donc je n'ai pas connu le gaillard personnellement. C'est assez dommage dans la mesure où on m'a dit que cet homme était une véritable machine (il faut mériter le nom de Yamato). Il semblerait que même les japonais finissent lessivés avec lui. Moi qui ai été à deux doigts de trépasser durant les cours de KAI (qui était à ce qu'il paraît plus dur que d'habitude), j'aurai été curieux de voir ça. Néanmoins, j'ai eu quelques échos sur le contenu de son entraînement. Je me suis donc laissé dire que son entraînement était le même que celui de KAI mais avec des pompes japonaises (200) au lieu des pompes de KAI. Ceci avec également moins de temps de pause. Ce qui signifie aucun repos (en même temps, il n'est pas possible de faire des temps de récupération plus court que ceux de KAI ou alors il faudrait plus de temps pour se remettre en position que pour se reposer).

En dépit de cela, mon infortune s'est arrêtée là puisque j'ai eu des cours avec KAI et Kaz. J'aborderai les cours de KAI de manière précise plus tard. Donc venons-en à mon maître, mon héros, que dis-je mon héros, mon étoile. Vous aurez non sans un sourire reconnu Kaz Hayashi. Celui-ci est le référent du camp auquel j'ai participé. Il est donc celui avec qui j'ai le plus échangé.

Il est important de noter que ses cours ont la réputation d'être « cools ». Donc les membres du roster n'y participent pas (quel erreur !). Il n'y avait donc que Bayra, moi, mon tendre Steven Fierce (afin que ce nom vous marque, je l'écrirais en entier à chaque fois), deux autres élèves japonais et Kaz. Cela n'a duré qu'une semaine puisque l'un des élèves japonais a abandonné alors qu'il allait faire ses débuts le mois prochain. Bon, faut dire que les 40 bumps qu'on lui imposait en fin de cours n'était pas des plus agréables (m'enfin, il avait dû endurer pire auparavant d'où ma stupeur et la votre). Outre cela, Steven Fierce s'est blessé à la mi-avril donc il a arrêté les cours. En somme, nous n'étions que trois voire même deux quand le second japonais a pris une semaine de vacances (vu qu'il faisait tout dans le Dojo depuis 2 ans et demi, c'était mérité même si c'était finalement assez drôle de le voir partir dès qu'il fit son premier match officiel).

Par conséquent, j'imagine qu'il est superfétatoire de vous dire qu'avec un comité aussi restreint, l'humeur était bon enfant. D'autant plus que Kaz n'avait pas pour but de m'exténuer (ça, c'était le travail de KAI) donc pas de partie physique ou cardio très longue. On rentrait rapidement dans le vif du sujet. Et puisque j'étais prévu pour deux darks matchs (en solo vu que j'étais le seul invité ce mois-ci), il a voulu voir mon style et m'a beaucoup interrogé. Il a été parfait parce qu'il n'a rien tenté d'imposer mais a juste voulu développer des aspects que je voulais travailler. C'est là un bon professeur. Non pas un homme instruit qui transmet ce qu'il décide mais un guide qui étaye ce qui appartient à la personnalité de l'élève. C'est de cette manière qu'on enseigne en conservant sa superbe. Bref, il m'a montré la lumière.

Pour être concis, il m'a fait comprendre que je devais développer mon arsenal de soumission (et l’incorporer plus régulièrement) si je désirais être technique face à ceux qui sont trop lourds pour moi. Il m'a également fait travailler mon strike en cherchant à me trouver un enchaînement de strike rapides (4 coups) comme l'ont beaucoup de gars d'indy (O'Reilly, AJ Styles). Un combo qui peut se placer dans les moments d'accélération. Et il m'en a trouvé un qui n'est pas sans originalité.

Ça et d'autres choses tels que des exercices de poids qui renforcent l'équilibre. Il a été si fantastique à mon égard que je suis plongé dans une perplexité sans fond lorsque je repense aux propos de Steven Fierce (vous finirez par vous en souvenir, j'en fais une affaire personnelle). En effet, lors de son stage, Kaz avait été infect. Tout le contraire de son attitude durant mon stage (Steven Fierce en convenait). Pour conclure, cet homme a été admirable et je regrette de ne plus pouvoir apprendre à ses côtés.

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Et en plus, je suis mignon !


A la manière dure



Moi qui était venu dans l'idée saugrenue de progresser, je n'avais pour me défendre que ma bite et mon couteau. Ainsi que mon courage. Autrement dit, trois fois rien. Pourtant j'ai survécu. Mais à quoi ai-je survécu exactement ? Nous allons l'évoquer.

Durant ce stage, j'ai pu avoir différents types d'entraînements qui peuvent se rassembler en deux groupes. Soit les entraînements avec le roster et ceux avec Kaz. Nonobstant cela, je ne vais ici évoquer que les sessions avec le roster.
Tandis que nous étions peu nombreux pour les jours avec Kaz, les jours d'entraînements avec le roster impliquait plus de monde (et c'est là qu'on voit que je résume quand même bien les choses). Galéjade écartée, ces fameux jours se passaient avec une quinzaine de participants. Les élèves habituels du Dojo (2 hommes d'une vingtaine d'années) et certains membres du roster. La journée était construite ou bien par KAI ou bien par Nakanoue. Parfois, nous avons eu la visite de membres plus importants du roster, dont AKIRA (qui fut très aimable et sympathique).

L’entraînement de 3 heures commençait gentiment avec des étirements d'une vingtaine de minutes qui se faisait à deux. Au commencement, je n'aimai guère ça. Mais lorsque j'ai compris ce qui m'attendrai après, j'ai appris à savourer ce moment. Et il faut bien avouer que j'étais à deux doigts de ronronner lorsque j'étais touché par des mains viriles.
Ensuite arrivait la partie qui me donnait envie de rentrer dans ma chère Francie la queue entre les jambes. Soit le physique. Ce charmant moment est composé de charmantes pompes et de non moins charmants squats. A propos des squats, on les faisait en sautant. Parce que ce n'est pas drôle sinon. Et c'est vrai qu'on a rit lorsqu'on les a fait. On riait ! Oh qu'on riait ! On en riait tellement que j'en pleurai ! Le premier jour, alors que je suis en train de me demander pourquoi j'étais allé dans un pays où on faisait tellement de squats que j'en avais perdu le compte depuis 5 bonnes minutes, KAI me dit que je peux arrêter et me mettre à côté. Après tout, je n'ai pas l’habitude. Mais là encore, ma fierté se croit inexpugnable et décide qu'abandonner, c'pour les nazes ! Je déclare donc que ça va aller, bien que je sens que le 423e squats ne m'est guère sympathique. Tandis que je commence à me dire que je vais peut-être survivre, il faut commencer les pompes (surélevées, poings, mains serrées, en triangle, écartées). Derechef, je perds le compte et conjecture que ce n'est pas possible, même eux doivent ne plus savoir où on en est (Steven Fierce me confirmera d'ailleurs cette hypothèse). Au bout d'un moment, je me sens complètement vidé. Plus aucune sensation hormis celle d'être un ballon dégonflé. Ma capacité de force a ce moment-là doit équivaloir à celle d'un bébé. Souffreteux, désespéré, je comprends alors la phrase de Pagnol « L'honneur, c'est comme les allumettes, ça ne sert qu'une fois » (ou la version plus triviale de Clemenceau qui a remplacé allumettes par virginité). Me rappelant que j'ai déjà giflé l'honneur d'un revers de la main lorsque j'ai été éconduit par Lou Rêve (je la revois encore jupe plissée, queue de cheval à la sortie du lycée), je me décide à abandonner ! Après tout, ce n'est par pour rien si la seule phrase française que connaissent les américains, c'est « J'abandonne ! ». Ce n'est pas parce que ça rime que ma fierté passe avant mon intégrité. Pendant que je tiens cette épiphanie, KAI me demande à nouveau si je veux laisser tomber. C'est qu'il persiste, le fripon ! Piqué au vif, je me décide à lui répondre « Évidemment que j'abandonne ! Je suis français ! Ça veut dire que j'incarne une idée bien française : être brave mais seulement lorsqu'il n'y a pas de risques ! Tu crois que je suis réellement capable de faire une guerre à mon corps ! Si je monte en premier sur la barricade, c'est simplement pour me faire tuer avant la bataille !  J'ai rien à faire là ! En plus, j'aime même pas vos femmes !». Malheureusement, mon cerveau est mal irrigué par le peu d'air que j'ai. Ma langue fourche et je m'entends répondre « Non, ça ira. Ça ira ... ». Encore une fois, je suis trahi par mon corps. Pour punir la traîtresse, elle n'aura pas le droit de rencontrer une homologue japonaise !
Non parce que soyons clairs. Parlons peu. Parlons bien. C'était un enfer. Bien que l'endurance n'est pas ma qualité physique première, j'ai connu quelques journées difficiles. Et je peux faire quelques centaines de pompes et de squats. Mais avec un peu de répit, palsambleu ! Mais ici, le groupe est divisé en deux. Chaque moitié de groupe fait les exercices lorsque les autres se reposent. Inutile de préciser que les temps de pause étaient faméliques. Après ça, j'ai senti que ma fierté avait reçu une tape derrière la tête. Mais elle s'est ragaillardie lorsque elle a compris que si les japonais tenaient si bien le coup, c'était en raison d'une habituation aux pompes et squats. Fait qui est apparu le jour du cardio avec la course où ils ont été bien moins impressionnants. Par vengeance, j'ai été tenté de courir à reculons en me moquant d'eux mais la taille de leur bras m'en a dissuadé.

Suite à ces émotions avaient lieu la partie lutte. Comme aux USA et en Europe, il faut s'échauffer par des roulades... (oui, la lutte, c'est pas pour les fillettes). Néanmoins, cela n'était pas si simple. Comme l'on s'en serait douté, leurs roulades étaient tout sauf ordinaires. A ce niveau-là, ça tenait d'ailleurs plus de la cascade qu'autre chose.
Enfin le cours se finit avec des séquences ou des matchs. Les séquences étaient basées sur des moves simples (souplesse, armdrag, hip-toss, dropkick, bodyslam). La chose à retenir, c'est que les séquences étaient rapides et visaient surtout à la fluidité. Concernant les matchs, c'était du simple ou du tag-team. Les matchs par équipe avaient la fin pré-établie et le reste improvisé. Quant aux matchs solos, ils étaient fait « à la volée ». Soit à l'improvisade. Et force est de constater que c'est un exercice plus qu'utile et intéressant car il oblige à ressentir pour gérer le match et à se synchroniser avec son adversaire.


Lien :
https://www.facebook.com/Faust-1244068088951468/

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Ça avait l'air sacrément physique ! J'ai hâte de lire la suite ! Les explications étaient en Anglais ? Tu as fait ce stage à quel moment ?

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Oui, il faut avouer que j'ai connu des périodes de plus grand repos.

Je devais effectivement parler et comprendre l'anglais. Il d'ailleurs à noter que peu de japonais le maîtrise. Donc il faut savoir s'adapter à l'autre et son niveau.

Pour la période, cela s'est passée en mars.

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